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Gilbert Kamayou : « … le foyer social Batcha à Yaoundé ne reflète pas l’image que nous aimerions donner de notre communauté »


L’ancien secrétaire général du CREB Yaoundé et Directeur à la SNH s’ouvre sur les questions complexes de la gérance de cette structure élitique Batcha.

Qui est M. Kamayou Gilbert ?

Je voudrais tout d’abord remercier Batcha Online pour l’intérêt accordé à ma modeste personne. Je m’appelle KAMAYOU Gilbert. Juriste de formation, consultant en gestion de ressources humaines de profession. Je suis enseignant associé dans plusieurs institutions universitaires de premier plan de la ville de Yaoundé. J’ai été élevé à la dignité de « Wemba Sop » par Sa Majesté le Roi des Batcha. Enfin, je suis ancien d’église à l’Eglise Evangélique du Cameroun.

D’aucuns sont surpris de votre revirement spirituel depuis un certain temps ?

Ceux qui adoptent cette posture trahissent par là-même leur méconnaissance de ma personnalité. En tout cas, mes vrais amis me connaissent bien au-delà. Il n’y a pas de revirement, mais plutôt continuité.

Vous avez été secrétaire général de CREB pendant combien d’années?

J’ai été SG du CREB pendant plus d’une décennie.

Quel bilan pouvez-vous ressortir ?

Je pense qu’une auto-évaluation s’exposerait au procès de délit de subjectivité, perdant ainsi tout intérêt pour votre tribune. Le Président du CREB me semble donc bien indiqué pour satisfaire votre curiosité sur ce point.

Pouvez-vous nous parler du CREB. Que représente-t-il ? Quelle est sa mission ? Qui y adhère et pourquoi ? Et comment contribue-t-il a l’épanouissement des Batcha ou au développement de son village ?

Le CREB, signifie Cercle de Réflexion des Elites Batcha. Il représente l’un des organes du Conseil de Famille Batcha de Yaoundé. C’est un cadre qui offre aux élites Batcha l’occasion de se regrouper pour mieux se connaître, cultiver entre eux les liens de solidarité et de camaraderie et réfléchir pour le développement du village Batcha et l’épanouissement de l’ensemble du peuple Batcha.

Depuis votre départ du secrétariat général du CREB Yaoundé, quel rôle jouez- vous actuellement ?

Je suis membre du CREB. Le Président en exercice a bien voulu m’accorder le privilège d’être son Conseiller.

Etes-vous satisfait de celui- ci ? Sinon, votre plus grand regret.

En tant que Conseiller du Président, je pense m’avoir acquitté de mon devoir dans l’intérêt supérieur du CREB. Naturellement, j’aurai voulu voir la concrétisation de tous mes conseils. Tel n’est pas le cas, ce qui pourrait constituer quelques motifs de regret.

Pendant des années comme secrétaire général, vous n’avez pas réussi à convaincre les élites à construire le foyer Batcha de Yaoundé, n’est-ce pas une honte pour la communauté ?

Votre question touche un domaine à la fois simple et complexe.

Simple parce qu’il est évident que le site actuel du foyer social Batcha à Yaoundé ne reflète pas l’image que nous aimerions donner de notre communauté. Acheter un autre espace et y édifier des constructions plus avenantes n’est pas au-dessus de nos forces.

Complexe parce cette situation ne semble pas encore constituer une priorité pour la communauté de Yaoundé. A titre anecdotique et illustratif, il faut savoir qu’en son temps, le CREB avait soutenu un candidat à la présidence de la réunion générale des hommes Batcha, avec un mandat impératif de délocaliser le site du foyer social. Tel était l’objet de sa profession de foi pendant sa campagne électorale, avec à l’appui des promesses importantes en matériaux de construction. Mais, son adversaire qui promettait plutôt autre chose que la décence m’empêche d’exprimer ici, lui fut préféré. Voilà pour la petite histoire.

Mais le sujet reste d’actualité et l’ensemble de la communauté famille de Yaoundé devrait prendre conscience de sa gravité.

Comment expliquer vous le net recul du soutien financier des élites vis à vis de l’AJEEBY ? (Association des jeunes élèves et étudiants Batcha de Yaoundé)

L’encadrement de la jeunesse n’est pas la seule affaire des élites. En outre, cet encadrement ne saurait se définir seulement par un « soutien financier » comme vous le dites. Au reste, je dois féliciter toute la communauté famille Batcha de Yaoundé qui, malgré les temps difficiles, est restée constante dans son appui multiforme à nos jeunes frères et sœurs.

En ce qui me concerne, je réitère sous forme de question ma vision sur ce sujet. Que propose la jeunesse pour évoluer, dans le cadre de son association, en toute autonomie et responsabilité, au lieu de s’installer dans la caravane de l’assistanat ?

Comment actualiser les statuts de nos différentes associations par rapport aux réalités du quotidien ?

Ce qui tient lieu de constitution pour la communauté famille Batcha de Yaoundé a déjà été élaboré et adopté dans les formes et procédures les plus démocratiques. Il s’agit simplement pour les différents organes du Conseil de famille d’adopter chacun en son sein son propre règlement intérieur.

Je voudrais simplement rappeler que le statut du « conseil de famille Batcha de Yaoundé » prévoit que cette instance faîtière est dirigée par un bureau dont le Président en exercice est notre illustre aîné Sop Soufouo Tchoquessi Edouard. Ma modeste personne a eu l’honneur d’avoir été désigné vice-président après avoir occupé les fonctions de secrétaire général.

On dit beaucoup des Batcha qu’ils ne sont pas solidaire et ne s’entraident pas suffisamment comme les autres communautés dynamiques de l’Ouest. De manière générale, quelle analyse faite vous de la communauté Batcha ? Parlez-nous de ce que vous pensez sont ses atouts, et ses faiblesses.

Dire que les fils Batcha ne s’entraident pas comme le feraient ceux de certains villages voisins est une opinion qui n’engage que son auteur.

D’une manière générale, j’ai de la communauté Batcha un sentiment de fierté. La force de cette communauté se trouve dans sa jeunesse, au Cameroun et à l’étranger. Cette jeunesse, en effectif et en qualité, est d’une diversité et d’une richesse extraordinaire. C’est un motif d’espoir pour le devenir de notre village. Batcha, avec son climat, son paysage, ses infrastructures (eau, électricité) et son potentiel agricole et touristique, est véritable don du ciel.

Mais Batcha n’est pas un paradis, hélas. Je pense que l’une de nos faiblesses réside dans l’inexistence d’un recensement de nos ressources humaines et d’une stratégie de valorisation de notre potentiel.

Batcha est un village avec de nombreux atouts. Mais presqu’aucune économie locale n’est présente. Quelqu’un qui se rend à Batcha pour faire des funérailles par exemple ne peut absolument rien acheter à Batcha pour la circonstance. Comment expliquer ce grave manque de service local ?

Vous savez bien que nous sommes dans une économie libérale, placée sous la dictature de la loi de l’offre et de la demande. C’est elle qui pourrait motiver quiconque voudrait se risquer à développer de telles activités à Batcha, notamment en lui garantissant un retour sur investissement gage de la survie de son entreprise.

Toutefois, cette lecture économique n’enlève rien à la pertinence de votre remarque, dans la mesure où dans notre village, les populations locales elles-mêmes n’offrent pas la production minimale susceptible de faire des funérailles et autres cérémonies des opportunités d’affaires.

La chefferie Batcha est en chantier depuis plus d’une trentaine d’années. Pourquoi les travaux n’avancent pas a votre avis ? Certains prennent cet exemple pour démontrer parfois comment l’élite Batcha est absente dans le développement de leur village. Qu’en pensez-vous ?

Je ne sais pas s’il faut considérer les travaux de la chefferie comme le baromètre du dynamisme des élites. Beaucoup d’élites (d’ici et de l’étranger) sont à féliciter pour leurs efforts en vue de l’avancement de ce chantier. Cependant, il faut noter que certains choix n’ont pas toujours été judicieux ou pertinent en termes de priorité. Il s’en en suivit une déperdition regrettable de moyens préjudiciable à l’avancement du chantier.

Que faut-il pour que les Batcha se mettent pour permettre la reprise des travaux de finition de la chefferie ?

De toutes les façons, nous sommes dans une société organisée et à cet égard, la structure en charge du développement du village devrait inscrire ce chantier dans son agenda. Il lui appartient d’initier toutes les mesures concertées pour mobiliser et impliquer l’ensemble de la communauté Batcha. Je pense qu’il y a également un effort à faire pour restaurer la crédibilité, notamment aux yeux de la diaspora.

Batcha Online – Contribution : Célestin Ndanga

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