Conflit Batcha-Batchingou: la police judiciaire arrête le Chef Batchingou

Le 18 novembre 2014, faisant suite à une enquête sur l’assassinat du comédien Jean Batcha tué ce 15 novembre sur le lieu dit de Ndouck, la police judiciaire de Bafoussam a décidé de procéder du placement en garde à vue de plusieurs personnes lié(e)s à cette affaire.

Nous notons la détention du chef Batchingou Sa Majesté Nana André Flaubert, mais aussi l’arrestation à Batchingou de celui que les personnes présentent au moment des faits désignent comme l’auteur de cet homicide, le dénommé Joseph Tchamouo Alias Kayou.

La mort de Ndjonkou Samuel, l’icône Batcha plus connu sous son nom d’artiste de Jean Batcha, tué par coups de balles tirées à bout portant sur la poitrine, est la conséquence de disputes transfrontalières entre Batcha et Batchingou portant sur le Mont Batcha, dénomination nationale et officielle. En effet, depuis plusieurs années, le village Batchingou intègre dans son festival culturel annuel dénommé GAH’CHOU, l’ascension de ce Mont de 2100 m que ses habitants considèrent dorénavant comme leur appartenant allant jusqu’à le rebaptiser en Mont “Batchingou”.
Les éléments de la brigade de Bana traversent une embuche

En guise de protestation à chaque ascension organisée lors dudit festival, des Hommes et des Femmes Batcha se lèvent en bouclier humain pour marquer de manière pacifique leur mécontentement et désaccord contre cet événement qu’ils perçoivent comme un symbole du dépouillage culturel que Batchingou tente d’opérer notamment via la subtilisation du nom et donc de l’appartenance de ce mont. Cette année, l’événement a pris une toute autre tournure se terminant en scène de crime ; les organisateurs du festival ayant décidés d’avoir recours aux armes à feu pour se faire un chemin.

L’arrestation du chef Batchingou, dont le nom est apparu ces dernières années dans des divers faits à scandales notamment l’enlèvement et la séquestration du chef Batcha lors du GAH’CHOU de 2012.; l’affaire de la latterie de Batchingou où des sujets s’en sont pris physiquement à Sa Majesté Nana André Flaubert. au sujet de sa gestion laisse à réfléchir sur sa responsabilité dans l’assassinat du comédien Jean Batcha tué par un de ses sujets lors de cette manifestation culturelle pourtant prohibée suite à un arrêté signé le 4 novembre dernier par les préfets du Haut-Nkam et du NDE, interdisant toute manifestation sur le Mont Batcha.

En attendant le dénouement de cette affaire délictuelle et criminelle par la justice, l’enquête suit son cours et il est encourageant d’espérer que les arrestations faites jusqu’à présent forceront les parties prenantes à en tirer une leçon.

Batcha Online – Contribution Michele Angela Deutou